La palette de Pierre

La palette de Pierre

Connemara

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Connemara

 

 

Elle avait enfoui trop de songes

En ayant feint lâche rupture

Elle fuyait l’anglais qui la ronge

Espérant coupable capture

Refusant l’infâme liaison

Vive elle s’enfonça sans raison

 

Elle avait ravi cet amant

À l’ineptie du quotidien

Triste pêcheur pour tout diamant

Connemara son méridien

Le vent la déshabillerait

La Lande à ses yeux brillerait

 

Elle avait livré ses murmures

À l’écho d’une passion folle

En ayant glissé sous les mûres

Ouvrant ses reins pour qu’il s’affole

Nageant sous l’ombre du désir

Souple elle engagea son plaisir

 

Elle avait meurtri son chagrin

En l’asphyxiant sous les griffures

Vibrant à l’aune de l’écrin

Nid de bruyères et de coiffures

La terre ne la retiendrait

L’ivresse ne la maintiendrait

 

Elle était frêle sans pelisse

Elle était belle dans la tourbe

Évanescente à l’amour lisse

Abandonnant troublantes courbes

Plongeant sous les lames du lac

Noyée dans des larmes de laque

 

Elle était libre en l’onde claire

Elle était pâle sur la mousse

Et pour l’Irlande qui s’éclaire

Elle était l’herbe folle et rousse

Plus jamais ne s’étoufferait

À tout jamais triompherait

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Novembre 2014



04/11/2014
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