La palette de Pierre

La palette de Pierre

Ténèbres

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Ténèbres


 

Quand le sang rinça les ténèbres

Bien après que les éclairs zèbrent

La paix de ces contrées d’Orient,

Lors, la haine se fit féroce

Dévorant dans la nuit atroce

La vie d’amour en l’injuriant.

 

Quand les grives au ciel allongèrent

Leur vol pour quitter les longères

 La forêt pleura ses oiseaux.

Et quand les fontaines croupirent

Noyant les lutins qui expirent

La vie délaissa les roseaux.

 

Quand la lèpre figea la sève

Des oasis que l’on achève

Le soleil pâlit de frissons.

Des caravanes de perles,

Plus jamais moqueraient les merles

Croquant le sort des hérissons.

 

Quand la craie dessina les dunes

Fleurs de mouton broutant la lune,

Princes des sables que l’on tua.

Et sous leur voile d’infortune

L’éternité vient opportune

Pour ces talents qu’on destitua.

 

Quand les chants fondirent de braise,

Les rires muselés de glaise,

L’harmonie quitta les buissons.

Et que sonne l’ouvrage infâme

Des lâches que la mort affame

De tant de crimes, nous bruissons.

 

Mais quand la fièvre vient à sourdre

Et que l’espoir peine à ressourdre

Monte la force de l’instinct.

Faisant serment à ceux qu’on laisse

À tout jamais, souffre qu’on blesse

 La liberté de son destin.

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Janvier 2015



12/01/2015
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