La palette de Pierre

La palette de Pierre

De profundis

 

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Emile FRIANT " La Toussaint "

 

 

 

Ce magnifique tableau d'Émile FRIANT, qui reçut une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1889

(donc bien en rapport avec Laurine qui a visité cette exposition...)

a fait l'objet d'un article très intéressant rédigé par mon amie Françoise M.

que je vous invite à consulter sur son blog =>  ICI

 

 

 

 

 

 

Mozart " Requiem " 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Rappel, n'oubliez-pas de visiter les rubriques :  "LEXIQUE" (qui donne des précisions indispensables de vocabulaire, sites et dates historiques),  "SOMMAIRE"  et  "REPÈRES CHRONOLOGIQUES"    Il suffit de cliquer dans les liens de ce bandeau ou dans l'onglet LA ROMANCE DE LAURINE du bandeau vertical droite, puis dans le sous-onglet correspondant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De profundis

 

 

 

 

 

Il a laissé sa vie, doucement et sans bruit,

Prenant le grand voyage au levain de l’aurore.

D’avoir trop courtisé la farine en ses fruits

La phtisie l’emporta pour la fête des Morts.

 

Laurine avait tenté toutes sortes de soins,

Le sortant sur la Butte en gerbes de lumière,

Lui donnant du soleil, devançant son besoin

De souffler au grand air à l’aube coutumière.

 

Et puis lui refusant la fuite en désespoir,

Elle l’avait conduit vers d’autres médecines,

Lui ouvrant l’appétit des douceurs et des poires

D’un grand sanatorium, de son parc et piscine.

 

Mais c’était compter sans le destin contagieux

Des enfants miséreux qu’il revivait en fièvre,

Leur portant trop souvent de ses pains prodigieux,

Pour leur faim pulmonaire en souffrance de plèvre.

 

Après l’extrême-onction, Saint-Pierre ouvrit le glas.

On arrêta l’horloge empêchant que l’on souille

 L’âme du boulanger, puis enfin l’on régla

Le chapelet nacré veillant sur sa dépouille.

 

La Maison « Cœur de pain »  s’est voilée de Grand Deuil.

Le fournil s’est éteint tandis que l’on encrêpe

Les salons, le comptoir et le piano du seuil.

Jean n’est plus, mais sa maie n’a pas voulu du crêpe.

 

Ils se sont rassemblés, ses compagnons perdus,

Ne pouvant approcher l’autel sans confidences,

Sans partager le pain du vieux chantier ardu,

Puis ils se sont blottis, priant la providence.

 

Sous le pont Caulaincourt, le cortège stoppa

Face aux stèles illustres chevauchant l’histoire,

Fleurissant le chagrin qu’un voile enveloppa,

Le convoi se figea dans l’hommage oratoire.

 

Montmartre a recouvert sa mémoire de pleurs

Embrassant son défunt de camélias funèbres.

Meurtrie près du tombeau succombant sous les fleurs,

« Sa Demoiselle » offrit son cœur hors des ténèbres.

 

 

 

 

 

 

 

Épitaphe

 

À Jean le Compagnon de la Butte orpheline

Que nous accompagnons par l’amour de Laurine

 

 

 

 

 

 

 

Pierre Barjonet

Avril 2019

 

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18/05/2019
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